cours/content/conception_formelle/2_verification/index.md

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title: "Conception formelle : Validation et vérification"
date: 2023-01-13
tags: ["Bugs", "model-checking"]
categories: ["Conception formelle", "Cours"]
mathjax: true
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## Définition
### Validation
Losqu'un modèle ressemble à un système, alors il devient alors un candidat pour
devenir un système réel. Mais alors **comment décider qu'un modèle est valide**?
Il doit satisfaire toutes des propriétés qui définissent un bon candidat, mais
une liste de telles propriétés n'existe pas. Uen liste minimale de propriétés
dépends avant tout du type d'application. Pour la validation, les outils de
simulation (jouer des scénario pour observer) sont consiérés comme adaptés.
la Validation permet donc de s'assurer **d'avoir construit quelque chose
d'adapté**
### Vérification
Le modèle doit vérifier tous les pré-requis décrits dans les spécifications.
Nous vérifions alors que le modèle satisfasse toutes les exigences du cahier des
charges.
Ici la simulation n'est pas considérée comme une technique adaptée. Par contre
la vérification de modèle (*model checking*) est un bon moyen de vérification.
## Model Checking
\\(
\begin{array}{l}
{Model\ M} \to \\\
{Spec\ \varphi} \to \\\
\end{array}
\boxed{
\begin{array}{l}
{Model} \\\
{Checking} \\\
\end{array}
}
\to \? M \models \varphi
\\)
En entrée nous avons notre modèle \\(M\\) et notre spécification \\(\varphi\\),
nous devons alors vérifier que \\(M\\) modélise \\(\varphi\\).
### Deux classes de propriété
#### Sureté
Quelque chose **est impossible**, une configuration est inaccessible par
exemple. À la suite d'un événement, un autre ne peut être atteint. Si une
propriété de sureté est non-satisfaite, alors le contre exemple est un scénario
fini.
**Il faut s'assurer que quelque chose de mauvais n'arrive jamais**
#### Vivacité
À l'inverse de la sureté, quelque chose est **toujours possible**. Un événement
est toujours suivi d'un autre événement dans un temps fini. Quoi que l'on fasse,
on arrive toujours à *B* après *A*. Si une propriété de vivacité est non
satisfaire, alors le contre exemple est un scénario infini.
**Il faut s'assurer que quelque chose de bien arrive toujours**
### Limites théoriques
Il existe deux grande famille de classe de couples modèles / spécification :
* **systèmes finis**: toutes les formules, d'un point de vue logique sont
décidable (calculable), il existe d'ailleurs un ensemble d'outils académiques
pour le faire.
* **systèmes infinis**: seules quelques formules sont décidable (automates avec
des compteurs, des horloges, des file FIFO). Il n'existe que quelques
documents de recherches et peut d'outils
### Limites pratiques
La première de ces limites concerne le matériel (CPU, RAM, etc.). La
représentation de certains graphes peut être relativement gourmande
La seconde concerne les limites logiques. Modéliser est une tâche complexe, des
difficultés peuvent apparaître notamment lorsqu'il s'agit de s'assurer qu'un
modèle est valide.
## Formalisme
D'après [Wikipedia][l_formalisme]: Un formalisme a pour objectif de représenter
de manière non-ambiguë un objet d'étude en science
[l_formalisme]:https://fr.wikipedia.org/wiki/Formalisme
### Outils
Nous avons à notre disposition tout un tas d'outils pour décrire les
formalismes:
* Réseaux de Petri
* State Charts
* Message Sequence Chart (diagrammes de séquence en UML)
* Diagrammes de flux très utilisés par les électroniciens
* Process Algebra
* Les langages dédiés
### Choix de la logique
* CTL -- *Computational Tree Logic*
* LTL -- *Linear Tree Logic*
* Hennessy-Milner Logic
* Calcul infinitésimal
* La logique de Dicky, logique basée sur les états.
### Pour ce cours
Nous nous limiterons aux variables avec un domaine fini: exit donc les `int`,
`float`, `string` etc. Nous utiliserons les **intervales** et les
**énumérations** (`enum`).
Comme outil, nous utiliserons *Altarica Checker* qui utilise la logique de Dicky
et u-calculus. Le tout avec des relation dans des domaines finis.
## La logique de Dicky
Soit le graphe suivant:
![Graphe ](./images/dickys.svg)
D'après le graphe, trouvons les états:
* `a` est-il possible?: \\(\\{(0,a,1), (5,a,6), (2,a,5)\\}\\)
* `c` est-il possible?: \\(\\{(2,c,3), (4,c,5)\\}\\)
* avant `a`: \\(\\{0,5,2\\}\\)
* après `c`: \\(3,5\\)
* `c.a` possible?: \\((avant\ a) \cup (après\ c) = \\{5\\}\\)
Il est question de logique comportementale : on s'intéresse au comportement
d'un système. Une propriété logique est un ensemble de conditions, dans notre
exemple la preuve que `c.a` est possible. Comment vérifier, calculer ces
propriétés? Par un **algorithme de parcours de graphes** avec une complexité
linéaire.
Nous utilisons aussi la logique ensemblistes (union, intersection etc.).
Nous avons dans les graphes deux type de propriétés : les **états** et les
**transitions**.
### Les constantes
Pour chaque automate, nous avons des constantes de disponibles. Commençons par
les constantes vides :
* `empty_s`: état vide
* `empty_t`: transition vide
Nous avons ensuite les *sets de **tout*** :
* `any_s`: tous les états
* `any_t`: toutes les transitions
Les sets d'états initiaux: `initial`
Et un ensemble de transitions `self`, `epsilon`, `self-epsilon` : boucles sur
les états.
Il est possible de calculer des expressions élémentaires via des variables, par
exemple \\([ s \\% 2 = 0 ]\\).
Permet de trouver les états pairs.
### Les calculs
Il est possible de calculer des sets d'états et de transitions.
Les sets d'états : \\([expr]\\) où `expr` est un expression, par exemple
`[light.on]` donne les états ou la lumière est allumée.
Les sets de transitions \\(\text{label expr}\\) où `expr` est une expression, par
exemple `label button.push` donne les transitons qui porte sur l'évènement
`push`.
### Opérateurs ensemblistes
Il est possible d'utiliser des opérateurs ensemblistes comme l'union et
l'intersection
Soit \\(F_1\\) et \\(F_2\\) deux formules du même type:
\\(
[\\![ F_1 \text{ et } F_2 ]\\!] = [\\![ F_1 \\&\\& F_2 ]\\!] = [\\![ F_1 \cap F_2 ]\\!]
\\\
[\\![ F_1 \text{ ou } F_2 ]\\!] = [\\![ F_1 \\| F_2 ]\\!] = [\\![ F_1 \cup F_2 ]\\!]
\\)
Soit \\(S\\) une formule d'états et \\(T\\) une formule de transitions :
\\(
[\\![not S]\\!] = [\\![any_s]\\!] \setminus [\\![S]\\!]
\\\
[\\![not T]\\!] = [\\![any_t]\\!] \setminus [\\![T]\\!]
\\)
ici \\(\setminus\\) représente une différence ensembliste.
### Opérateur source, destination
Soit \\(T\\) une formule de transitions
* \\(\text{src}(T)\\) représente l'ensemble **des états source** d'au moins une
transition de \\(T\\)
* \\(\text{tgt}(T)\\) représente l'ensemble **des états destination** d'au
moins une transition de \\(T\\)
Soit \\(S\\) une formule d'état
* \\(\text{rsrc}(S)\\) représente les **transitions qui ont leurs source** dans
au moins un état de \\(S\\)
* \\(\text{rtgt}(S)\\) représente les **transitions qui ont leurs destination**
dans au moins un état de \\(S\\)
#### Exemples
\\(\text{any_s} - \text{src}(\text{any_t})\\) rerésente les états qui sont
source d'aucune transition, dont on ne peut pas sortir (état puit)
\\(\text{src}(\text{rtgt}(S) \cap T)\\) représente les états utilisant les
transitions \\(T\\) pour mener à \\(S\\).
### Reach, coreach et loop
Ces opérateurs permettent de calculer des formules, dans les explications
suivantes \\(S\\) est une formule d'état et \\(T, T_1, T_2\\) des formules de
transitions:
* \\(\text{reach}(S,T)\\) représente tous les états au départ de \\(S\\) avec
\\(T\\) comme transitions
* \\(\text{coreach}(S,T)\\) représente tous les états avec comme destination
\\(S\\) et utilisants \\(T\\) comme transitions.
* \\(\text{loop}(T_1,T_2)\\) calcule des transitions, elle représente les
*Strongly Connected Components* (SCC). C'est une formule de transition tel
que \\(T_3 \subseteq T_2\\) et \\(T_3 \cap T_1 \neq \emptyset\\). Ces *SCC*
déterminent toutes situations permettant de revenir à la situation initiale.
## ARC
*ARC* est le *model checker* d'Altarica, c'est un interpréteur de commande.
### Les propriétés
En plus des propriétés heritées de la logique de *Dicky*, il existe dans ARC les
propriété calculées suivantes pour chaque nœud:
* `epsilon` : ensemble de transitons etiquetées \((\epsilon\\).
* `self` : transitions dont la source est la destination sont égaux
* `self-epsilon`L définis par \\(epsilon \cap \text{self} \\)
* `not_deterministic`: ensemble de transition non déterministe definies plus
formellement par
\\(\\{(s,e,t_1) \in E | \exists t_2 /in V, (s,e,t_2) \in E\\}\\)
#### Exemple
```
with Switch, CircuitV1, Scheduler do
// deadlock: états puit
deadlock := any_s - src(any_t - self_epsilon);
// notResetable : on ne peut pas revenir à l'état initial
notResettable := any_t - coreach(initial, any_t);
done
with CircuitV1, CircuitV2, CircuitV1_OK do
bug := any_s & [L.on & ~L.ok];
action := any_t & (label S.push | label G.failure | label G.repair);
reaction := any_t & ((label L.reaction | epsilon) self_epsilon);
CFC_reaction := rsrc(reach(any_s & tgt(reaction),reaction)
& coreach(any_s & src(reaction),reaction)) & rtgt(reach(any_s
& tgt(reaction),reaction)
& coreach(any_s & src(reaction),reaction))
& reaction;
done
with SchedulerRandom, SchedulerPriority, Scheduler do
bug := (label PJ[1].get & rsrc([PJ[0].nbJobs>0]))
| (label PJ[2].get & rsrc([PJ[0].nbJobs>0
| PJ[1].nbJobs>0]));
done
```
### Les opérateurs
En plus des oérateurs disponibles dnas la logique de Dicky, ARC implémente les
opérateurs suivants:
* \\(trace(S_1, T, S_2)\\) : ensemble de transitions représentant le chemin le
plus court de \\(S_1\\) vers \\(S_2\\) en utilisant les transitions\\(T\\).
* \\(project(S,T, 'newNodeName', boolean, aNode)\\) : construit une nouveau
nœud AltaRica avec toutes les transitions \\(T\\) prenant leurs origines dans
\\(S\\) en restectant les déclarations de \\(aNode\\) (cette déclaration est
facultative).
`trace` nous sera utile pour trouver des contre-exemple et `project` pour
calculer des contrôleurs pour notre système.
Voici un exemple de commandes `ARC`:
```
with Switch, CircuitV1, Scheduler do
show(all) > $NODENAME.prop;
test(deadlock,0) > $NODENAME.res;
test(notResettable,0) >> $NODENAME.res;
done
with CircuitV1, CircuitV2, CircuitV1_OK do
quot() > $NODENAME.dot;
tr_CFC_reaction := trace(initial,any_t,src(CFC_reaction));
ce_CFC_reaction := reach(src(tr_CFC_reaction), tr_CFC_reaction
| CFC_reaction);
dot(ce_CFC_reaction, tr_CFC_reaction|CFC_reaction) > $NODENAMECFC_reaction.dot;
show(tr_CFC_reaction, ce_CFC_reaction) >> $NODENAME.prop;
done
```
Ce qui donnera en sortie :
```
TEST(deadlock, 0) [PASSED]
TEST(notResettable, 0)
[FAILED] (!= 6)
TEST(syst_instable, 0)
[FAILED] (!= 4)
```
### Methodologie
nous allons utiliser cet outils comme un **déboggeur de modèle**, en respectant
les étapes suivantes:
1. identifier les composants de base
2. choisir entre le design *fonctionnel* ou *architectural* en fonction de
l'objectif et de ce que l'on sait faire.
3. choisir entreun système **ouvert** ou **fermé** (restreindre le système a
des cas d'utilisation)
4. construire l'arborescence du bas vers le haut
### Validation d'un premier modèle
1. validation de la topologie du graphe (*SCC*, *deadlock*)
2. propriété dépendantes de l'application (pas de réaction infinie)
3. toues les évèmements sont utiles
4. visualisation de petits composants
5. simutation
les étapes 1 et 2 sont à répéter jusqu'à obtention d'un modèle valide.
### Vérification du modèle
Les spécification son écrites comme une liste de propiété logique et utilise la
logique de *Dicky* enrichie des éléments vu dans cette partie. Pour chacune des
propriétés ne satifaisant pas le modèle, **un contre exemple le plus petit
possible doit être calculé**.